Construction du temple de Saint-Félix de Châteauneuf
Compte tenu de l importance de la population protestante de St Félix, le consistoire de Vernoux, le 3 avril 1857, reconnaissait la nécessité d’accorder un culte public à la commune. On estimait à 380 le nombre des fidèles qui assistaient aux exercices, les assemblées étant tenues la plupart du temps en plein air.
On convenait alors de construire un temple sur l’emplacement de l’ancien, détruit vers 1685. Le consistoire et la mairie de St Félix chargèrent M. Bessset, architecte du département, de dresser les plans et devis des travaux selon ce projet : l’édifice, éclairé par quatre croisées devait avoir 14m de longueur sur 7m de large dans l’œuvre et 7,65m de hauteur sous plafond. Les murs en fondation 0.9m d’épaisseur sur 0.9m de hauteur et ceux en élévation 0.70m d’épaisseur. La maçonnerie devait être faite en mortier de chaux grasse et moellons granitique provenant des ruines du château et le sable ramassé dans les ruisseaux voisins. Le pourtour des ouvertures et les angles de l’édifice seraient en pierre de taille provenant de carrières de Vernoux, la couverture en tuiles creuses provenant des carrières des environs. La façade principale devait avoir un fronton fait en briques, tuiles et moellons garnis et profilés en mortier de manière à former une corniche, les deux façades latérales et le fronton de la façade postérieur devaient recevoir une génoise de tuiles.
Le devis estimatif s’élevait à environ 6000 francs. Le cahier des charges de l’adjudication, dressé le 15 septembre 1858, était approuvé par le maire de St Félix le 24 juin 1860, par le sous préfet le 26 et par le préfet le 31 aout de la même année. Entre temps, une souscription volontaire avait produit un total de 2080 francs.
Le 16 septembre 1860, la municipalité dressait l’adjudication et confiait les travaux de construction du temple à Pierre Breuil, maçon.
Cependant, le 10mai 1861, l’architecte ayant constaté la mauvaise nature des terrains, il jugeait nécessaire d’établir les fondations en béton de chaux hydraulique en lieu et place de celle en maçonnerie ordinaire portées au devis primitif et fixait les dimensions à 1m d’épaisseur sur 2m de hauteur.
Le 15 octobre suivant, on convenait d’établir un œil de bœuf au dessus de la porte d’entrée, de blanchir au lait de chaux les murs intérieurs, de faire un nouvel agencement de la menuiserie du parquet soit une dépense supplémentaire de 1120.41 francs. La construction du temple ne devait être achevée que 2 ans plus tard. C’est en effet le 27 mai 1863 qu’était dressé le procès verbal des travaux exécutés par le sieur Breuil. La dépense totale s’élevait à 6700.46 francs y compris les frais d’honoraire de l’architecte
Le temple possède actuellement sur sa façade principale et au dessus de la porte d’entrée, une pierre sculptée dont l origine est pour le moins obscur mais dont la facture ne semble pas contemporaine de la construction du XIXème siècle. En forme de blason et gravée de lettre en relief, elle porte l’inscription suivante : Maison d’oraison. St Marc XI.
Cette pierre pourrait avoir été récupérer lors de la démolition de l’ancien temple et replacée sur la nouvelle construction. En effet, le caractère des lettres de l inscription et la façon de fractionner les mots pour en reporter leur terminaison à la ligne suivante, ne correspondent en aucune façon à la manière du XIXème siècle. Quoi qu’il en soit l’inscription ne peut s appliquer qu’à un lieu de culte protestant.